Après trois heures passées dans le hall de la salle d’attente de la gare de Huế, un peu avant 1H50 nous voilà sur le quai avec nos paquetages, impatients de découvrir notre train. En l'attendant, nous parions sur le point de savoir s'il aura le charme colonial ou la froideur soviétique ? S'il sera vide ou bondé.
Le train arrive à l’heure et à peine avons-nous poussé la porte de notre wagon que s’offre à nous une vision apocalyptique qui nous laisse abasourdi.
Le train est bondé, et dans une lumière blafarde, nous apercevons de suite, couchés sur le sol, une mère et son jeune enfant. Deux sièges plus loin, c’est une très vieille femme allongée sur la banquette qui semble être venue vivre ses dernières heures dans ce wagon. Certains sont allongés au travers des sièges, d’autres collent leurs pieds sur le dossier de la rangée voisine… Chacun cherche la meilleurs positions ou plutôt la moins inconfortable pour essayer de trouver le sommeil. Le sol est jonché de détritus, le wagon est hors d’âge, les banquettes fatiguées et le tissu est d’une propreté douteuse.
Après quelques explications, nous parvenons à récupérer nos places non sans avoir un peu peiné pour placer nos sacs à dos sur les portes bagages. La (charmante) contrôleur nous tend nos couvertures et nous fait remarquer que si nous avons bien les sièges 11 et 12, l’un se trouve dans la voiture 8 et l’autre dans la voiture 9 ! Finalement, elle accepte que l’on reste ensemble.
Pour parfaire le tout, il règne une chaleur importante, laissant à penser que l’air conditionné ne fonctionne pas (plus tard, au petit matin nous regretterons qu'elle fonctionne tant il fait froid dans la voiture).
Passé ce premier choc, nous faisons contre mauvaise fortune, bon cœur et réussissons à nous assoupir, bercés par le bruit du train.
Dès les premières lueurs du jour, nous sommes surpris de voir l’activité qui règne dans ce train. Le personnel de la compagnie est nombreux et ne cesse de passer et repasser avec des chariots remplis de soupe, de riz gluant, de fruits, de gâteaux, de café, de thé et autres boissons…Ce ballet ne s’arrêtera que lors de notre arrivée à Hanoi.
Les heures s’égrainent, nous laissant tous loisir pour découvrir les paysages et la vie de nos compagnons de voiture - entre deux micro-siestes. Seuls occidentaux dans le wagon, nous dépareillons quelques peu mais la gentillesse qui nous entoure nous le fait oublier. 14 heures plus tard, précisément, nous entrons en gare de Hanoi, drôle de gare que celle-ci ! Nous descendons directement sur les rails et rien ne nous indique la sortie si ce n’est la ruée formée par les voyageurs.
Nous prenons alors un taxi pour nous rendre dans un hôtel du quartier historique de Hanoi, repéré sur le guide du routard 2007. Il s’avère qu'il n’existe plus alors nous nous rabattons sur un autre situé en face rue Hang Bé, à 6 $. Une douche plus tard nous arpentons les trottoirs longeant le lac « Hoan Kiên ».
A 21H 15, nous assistons à une représentation des marionnettes sur l’eau de Thang Long, dans le théâtre des marionnettes pour 40 000 dongs par personne (le prix a doublé en deux ans mais cela reste toujours très abordable). Un spectacle vraiment envoûtant, qui nous donne un bon aperçu de la tradition folklorique vietnamienne.
Nous regagnons non sans peine notre hôtel, après nous être perdus dans le méandre des ruelles du vieux Hanoi.
Hanoi, le 23/09/2009