Nous voilà aujourd'hui à Vientiane après trois jours de périple qui nous aurons vu prendre le mini-bus, le train, le taxi, le bus et enfin le Tuk tuk.
Au cours de ces deux dernières journées, le Vietnam ne se sera pas montré sous son meilleur jour. Après un séjour des plus agréables à Sapa, le départ devait lui être épique. Le trajet Sapa Lao Cai fut éprouvant : changement de véhicule impromptu, une demi-heure de maraude dans les ruelles de Sapa pour charger des voyageurs et des marchandises en tout genre. Le mini bus était bondé : 18 personnes (pour douze places), des matelas sur le toit, des bagages et des colis en pagaïe…
Arrivée à la gare de Lao Cai, le train n’avait plus rien à voir avec celui de l’aller (malheureusement pour nous). Il ressemblait davantage à celui de la réunification. La nuit fut courte et c’est au petit matin à 4 heures que nous avons débarqué dans la salle d’attente de la gare d’Hanoi jusqu’à 8 heures, heure d’ouverture de l’agence de tourisme. Pour nous y rendre, nous prenons un taxi, négocions la course jusqu’à l’agence (en lui montrant la carte de visite). Nous voilà parti dans le cœur de la ville, mais étonnamment alors que nous passons devant la rue indiquée, le taxi poursuit sa route et nous emmène un peu plus loin. La portière s’ouvre, et un homme nous tend la carte de notre agence de tourisme et le chauffeur nous indique que nous sommes arrivés. À sa grande surprise, nous lui disons que nous ne sommes pas dupes et nous lui demandons de nous déposer à la bonne adresse. Dépité, il finit par le faire (on ne nous la fait pas, à nous !).
Nous déposons les bagages et profitons de la première occasion pour petit déjeuner d’un délicieux Pho. Ragaillardis nous partons en quête des rues Gambetta et Henri de France. Nous glanons des informations auprès d’une vendeuse dans une librairie (de cette génération qui parle encore français) et découvrons ensuite un plan de l’époque coloniale à l’Office culturel français. Il semblerait que la rue de France (mais est-ce la même que la rue Henri de France ?) ne soit pas à côté de la citadelle mais proche de l’Opéra (une petite réplique de l’Opéra Garnier).
Finalement notre dernière journée à Hanoi passe très vite et nous voilà de retour à l’agence où un minibus doit venir nous récupérer pour nous conduire à la gare routière. Là encore, l’organisation vietnamienne est en œuvre : c’est en définitive un petit taxi qui vient nous prendre (voiture de la taille d’une smart !) dans laquelle nous finirons avec deux autres touristes et nos bagages sur les genoux !
Arrivée à la gare routière, le bus ne nous a pas déçu ; un autocar qui n’était pas de la dernière fraicheur, avec une climatisation capricieuse… et déjà bien chargé avant le départ. En effet, dans l’allée centrale trônent des barre métalliques, sous tous les fauteuils et sur les porte-bagages on trouve des cartons de yaourts, et au fond du bus tous les sacs des voyageurs et dans la travée centrale viendront s’ajouter des sacs de toiles et des cartons de marchandises sur lesquels s’allongeront les nouveaux arrivants. Une heure plus tard, le bus s’arrête et les sacs des voyageurs finissent par accompagner sur le toit bien d’autres marchandises.
Le trajet va durer 24 heures, ponctué régulièrement d’arrêts pour laisser descendre ou monter des marchandises ou des personnes et ponctué par de la musique de chanteurs locaux diffusés plein tube ou des films à faire passer Julie Lescaut pour du cinéma d’art et d’essai. Plus tad, nous découvrirons que les soutes sont remplies de cartons contenant des insectes destinés à être consommés (voilà donc pourquoi on ne pouvait y mettre les sacs).
Le passage de la frontière fut assez étonnant puisque nous avons dû nous acquitter de 1 $ par personnes à chaque poste frontalier (celui du Vietnam et celui du Laos) et parcourir à pied la distance séparant les deux postes avant de reprendre notre chère bus.
Les paysages traversés sont magnifiques mais nous sommes soulagés d’arriver à Vientiane. Cependant nous déchantons vite, lorsque nous apprenons que le centre ville est à une quinzaine de kilomètres de là. C’est donc en Tuk tuk que nous terminons notre voyage. Nous sommes laissé sur la place Nam Phou, cela fait pile 24 heures que nous avons quitté Hanoi.
Trouver un hôtel s’est avéré chose difficile en ce jour de Tournoi des 4 nations de football se déroulant à Vientiane. Les guesthouse bons marchés affichent complets et les prix pratiqués par les autres hôtels sont déraisonnables (entre 25 et 35 $ en moyenne). Nous nous sommes finalement rabattus sur le Souksana Hotel (rue Pangkham) à 15 $ la nuit. Au vu de la chambre, il faut convenir que le Laos n’est pas aussi bon marché que le Vietnam.
C’est avec avidité que nous pouvons enfin nous doucher après deux jours et demi à avoir sué sang et eau.
