On trouve de tout sur les marchés du Laos et du Vietnam : du chien, de l’écureuil, des grenouilles, des larves, des serpents, des porcs épiques, des crapauds, des anguilles, des chauves souris, du buffle, des viandes sanguinolentes, des poissons étonnants, des seiches, des fruits de mer, des poules et des canards, des légumes et des fruits étranges, de très nombreuses variétés de riz et de pâtes…
Il y règne des odeurs tantôt envoutantes (exhalées par les épices notamment), tantôt repoussantes (les odeurs de poissons séchés, de viandes boucanées). Ça discute, ça marchande, ça tâte la marchandise avant d’acheter ou non… On pose les billets à même la viande…
On mange et on dort sur son stand, ça cuisine un peu partout (beignets, sandwichs, viandes et poissons grillés, brochettes, soupes mijotant depuis le matin), on épluche et on coupe ses légumes et ses fruits, on déplume la volaille, on écaille et on tranche les poissons, on soupèse les abats, on trouve des pattes de vaches, des pieds de porc, des têtes d’animaux posés à même l’étal, on prend soin de ses larves, on rattrape le crapaud qui s’échappe et on éloigne les mouches en agitant un petit sac plastique au bout d’un petit morceau de bois… Les bêtes sont vendues vivantes ou mortes… On s’interpelle entre clients, entre marchands, à deux pas de seaux remplis de blocs de sangs coagulés, de viscères, de thymus, de panses…
Tout se mange ou presque… Ici pas de chambres froides, pas de vitrines réfrigérées, pas de gants… Des escadrons de mouches, une chaleur bien souvent étouffante, des chiens et des chats dans les travées et parfois sur les étals…
C’est un lieu d’échange et de découverte, un lieu plein de vie, souvent le cœur du village ou de la ville qui offre au voyageur curieux ses mille saveurs et ses mille couleurs.